A Night A The Opera Virgin
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- Precious Jerusalem (6:21) Peu de groupes de Heavy Metal ne se font jamais autant désirer que Blind Guardian, avec le rythme de croisière époustouflant d'un album tous les 4 ans. Certes, que ce soit Somewhere Far Beyond, Imagination From The Other Side ou Nightfall In Middle Earth, il s'agit autant d'incontournables chefs d'uvres mais qu'il est difficile d'être fan de Blind Guardian ! Pour One Night At The Opera, l'attente fut encore poussée à l'extrême due une interminable production qui a durée plus d'un an, au suspens à l'issue décevante entretenu autour de la participation du groupe à la B.O. du Seigneur des Anneaux et à la peur suscitée par l'accident qui a faillit rendre sourd Hansi Kürsh (chant). Autant d'éléments qui font que lorsque l'on tient enfin l'album dans les mains, ce n'est définitivement pas la même chose qu'avec les autres groupes, aussi bons soient-il. Les premières écoutes s'avèrent déroutantes : les nouvelles chansons sont plus complexes et mettent, pour un temps, l'auditeur en difficulté pour assimiler des compositions qui, d'ordinaire sont plus directes, avec des refrains plus mémorisables. La production de l'album est aussi d'une densité extrême ou l'on perçoit vraiment les raisons de tout ce temps passé au Twilight Studios avec Charlie Beauerfeind (Helloween, Freedom Call, Rage...). C'est très chargé en chant et churs à l'image du premier titre, Precious Jerusalem, et bien que le chant de Hansi Kürsh soit toujours aussi fabuleux, certains auditeurs ne pourront penser que c'est un peu excessif. En fait, ce dernier à la première écoute entendra surtout la batterie et les parties chant/churs mixés très en avant, au détriment de la guitare rythmique qui faisait le délice des compositions de Imagination From The Other Side (I'm Alive, Script For My Requiem ). La batterie sonne aussi de manière moins naturelle, une différence due au style allemand de production de Charlie Bauerfeind plutôt qu'au style américain plus brut de Flemming Rasmussen, à qui l'on doit par exemple, Master Of Puppet de Metallica. La musique de Blind Guardian est, toute proportion gardée, à la fois plus symphonique (The Maiden And The Minstrel Knight, And Then There Was Silence) et plus moderne avec de multiples effets sur les guitares solos qui forment un véritable tissus omniprésents. En revanche, le côté purement médiéval, contradictoire avec la relative modernité de certains arrangements semble avoir presque disparu. Aussi, à défaut d'accalmie et de passages acoustiques, l'ensemble est assez incompatible avec les atmosphères des albums précédents et la dimension épique s'en trouve diminuée. Si l'album est sophistiqué avec tous ces effets, arrangements et claviers, il est cependant loin d'être mou et c'est souvent avec un déluge de batterie que déboulent chaques chansons avec en apogée, la puissance du jouissif Punishment Divine : plus rien à voir avec le concept album Nightfall In Middle-Earth qui lui, était nettement plus atmosphérique. Tout se termine par une impressionnante pièce montée (And Then There Was Silence), une corne d'abondance musicale qui finalement est assez différente du reste de l'album, tout de même plus conventionnel. One
Night At The Opera est un album très difficile à
digérer car il faut énormément d'attention pour mémoriser
l'énorme richesse du spectre musical de plus en plus large de Blind
Guardian au fil des albums : toutes ces nouvelles chansons sont passionnantes
sur album, mais risque de ne pas être bien adapté à
la scène par rapport aux classiques du groupe, bien plus directs
et aux refrains plus "chantables". En tous cas, les Blind Guardian
montrent qu'ils sont loin de capitaliser sur les acquis confortables du
groupe et affiche une volonté d'imposer dans le monde du Heavy
Metal, parfois un peu réfractaire aux idées neuves, que
l'on peut se permettre toutes les audaces tant que cela est fait avec
goût et talent.
Le
groupe est composé de :
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