La parution d'un premier single, Holy Thunderforce, semblait bien montrer un changement vers une plus grande efficacité, alors que le groupe partait dans une direction symphonique pour le moins radicale avec SOEL.
Cette impression est confirmée sur la majeure partie de Dawn Of Victory : les ingrédients symphoniques de Rhapsody sont toujours bien présents et au moins aussi nombreux, mais ils sont un peu plus en retrait cette fois, contrairement à la guitare de Luca Turilli. A cela s'ajoute le terrible martelage de Alex Holzwarth (le nouveau batteur), dont l'association avec les riffs rapides et solos acrobatiques du guitariste forme un ensemble survitaminé très véloce. Mais le progrès le plus frappant se situe au chant de Fabio Lione, qui a encore gagné en force et en contraste, exploitant ainsi un registre très étendu et plus agressif, d'où l'impression de grandiloquence extrême.
Les plages purement symphoniques et autres accalmies de l'album précédent ont presque disparues mais Alex Staropoli n'en est pas moins inspiré, bien au contraire : la production a réussi à tout compacter en conservant la clarté des arrangements et sans réduire cette richesse musicale qui constitue la marque de fabrique de l'Hollywood Metal.

Les deux titres forts de l'album sont d'ailleurs les plus grandiloquents : le premier, Dawn Of Victory et son fabuleux refrain (Gloooooriaaaaa, glooooriaaaaaa perpeeeetuaaaaaam !!!), deviendra un incontournable pour les futurs concerts du groupe ainsi que le déjà célèbre Holy Thunderforce, véritable saut à l'élastique vocal de Fabio Lione. Cette chanson fait aussi penser à du Queen, le groupe anglais emmené par leur regretté chanteur Freddy Mercury, sur le break opéra de Bohemian Rhapsody.
Autre point culminant de l'album, moins rentre-dedans que ces deux joyaux mais aussi génial, c'est The Village of Dwarves : cornemuse, chant féminin, violons, harpe, et refrains festifs encadrent une amusante mélodie sylvestre à la flute. Nous voilà plongé dans une atmosphère champêtre à la Willow (le film de Ron Howard), rappelant un peu Forest of Unicorn de Legendary Tales.
Le deuxième titre du single qui avait devancé la sortie de l'album, Dargor, Shadowlord Of The Black Mountain est bien plus à son avantage que dans la version single, un peu trop rallongée sans apporter suffisamment d'éléments nouveaux. La chanson passe donc de 8 min 32 à 4 min 43 tout en préservant l'essentiel, à savoir le très bon refrain et les duels guitares/claviers. Dans ce même genre de chanson un peu plus conventionnelles, nous avons Triumph For My Magic Steel et The Last Winged Unicorn avec son sympathique prélude instrumental Troll In The Dark.
Il existe tout de même dans cet album un titre plus calme, mais point de véritables ballades, mais une très belle chanson plus calme que les autres que les amateurs du côté symphonique de SOEL vont particulièrement apprécier, c'est The Blody Rage Of The Titans. Arrangements grandioses, chœur d'opéra, une sorte de valse instrumentale de violons, flûtes, entrecoupée d'accélérations où la guitare prend une place plus importante.
La pastèque sur la pièce montée qui clôturait le second album était l'épique Symphony Of Enchanted Land. Sur Dawn Of Victory, l'album se termine un peu de la même manière avec The Mighty Ride Of The Firelord. Mais même si cette chanson comporte des interruptions narratives et de superbes passages symphoniques, elle reste à l'image de l'album tout entier : plus heavy et moins atmosphérique.

Discographie :
Lengendary Tales - 1997
Symphony Of Enchanted Lands - 1998
Dawn Of Victory - 2000

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