Headline
Interview
Didier Chesneau - guitares
Sylvie Grare - chant
Christophe Babin - basse

Le 3 décembre 1999 à Paris

Peu de personnes connaissent Headline et nombreux seront ceux qui découvriront le groupe sur votre dernier album, 'Voices of Presence'. Pouvez-vous nous résumer votre carrière ?

Christophe : Tu nous demande ça comme si nous étions déjà un méga-groupe.

Jérôme : Ca fait tout de même longtemps que vous ne jouez plus dans un garage.

Sylvie : Pour nous, c'est plutôt les greniers. (rire général)

Didier : Alors… on est en 94, c'est la que le groupe c'est formé. On a sorti un single autoproduit, c'était le restant d'un autre groupe qui s'appelait 'Escape', un projet de studio avec des musiciens accompagnant une chanteuse qui finalement c'est transformé en 'Headline'. Le single nous a servi à démarcher les maisons de disques et participer à des tremplins comme celui du salon de la musique à Paris, que nous avions gagné cette année là, ce qui nous a ouvert quelques portes. C'est en 97 que nous avons sorti 'Escape', notre premier album…

Sylvie : Ensuite il y a eu la tournée des Fnacs en 98.

Didier : Les gens avaient l'air content et ont demandé des versions acoustiques. On les sort en 98 avec 'Escape Thru The Land'.

Sylvie : Et maintenant, nous sommes sur NTS.

Christophe : Avec notre nouvel album qui est sorti en novembre. Curieusement, nous sortons toujours nos albums en novembre : Escape, l'acoustique…

Jérôme : Entre l'acoustique et le dernier album, il y a eu aussi un changement de personnel…

Christophe : C'est vrai…on les a tués (rire).

Jérôme : C'est inquiétant, les nouveaux ne sont pas là aujourd'hui (rire)

Christophe : C'est qu'on les a tués aussi.

Sylvie : En fait, ils sont assez éloignés de Paris
.
Didier : Pour les promos, ce n'est pas toujours simple, mais si on a vraiment besoin d'eux, pas de problèmes, ils sont là. Pour les départs, en ce qui concerne Phil, c'est surtout un problème de planning avec Patrick (Rondat) qui a toujours pas mal de projets. Fred, lui, a eu envie de passer à autre chose, la musique ne faisait plus partie de ses priorités.

Christophe : Nous avons appris son départ une semaine avant l'enregistrement.

Didier : Avec l'album 'Escape', les problèmes de management et l'obligation pour nous de tout gérer, ça l'a un peu fatigué. Pourtant, le fait d'arriver dans une autre maison de disque nous donnait plutôt l'envie d'avancer, mais lui, pas vraiment.

 

Qu'en est-il de la distribution de l'album à l'étranger ?

Didier : Nous avons quelques contacts avec l'Amérique du Sud et Rock Brigade, et nous sommes en pourparler au Japon et le reste de l'Europe, mais Olivier (Garnier) est plus au courant que nous. Ce qui est certain, c'est qu'il ne sera pas uniquement distribué en France.

 

Pour les concerts, comment la setlist est-elle orientée ?

Didier : On utilisera des compos du dernier, mais je pense que l'on va métisser un peu comme au concert de la loco, en versions assez différentes des albums. On continuera à jouer certains titres de 'Escape', car pas mal de monde a aimé cet album.

Jérôme : par exemple ?

Sylvie : Masquerade, Time of Lords, The Night is Over…ce sont surtout ces trois là que le public attends.

Christophe : Nous n'avons que ¾ d'heure, ça réduit les possibilités, mais c'est le lot des premières parties.

Didier : Si ça se passe bien, on fera une autre tournée en tête d'affiche.

 

Une belle affiche, car le dernier Vanden Plas est lui aussi, très réussi. A ce sujet, Headline et Vanden Plas ont eu un parcours assez analogue, non ?

Christophe : Ils ont sorti leurs albums en même temps que nous, avec un disque de décalage

Sylvie : Et puis nous avons aussi fait un album acoustique avec des reprises. Nous connaissons bien les membres du groupe.

Didier : De plus nous avons le même background de Hard mélodique qui a évolué.

Christophe : Je pense cependant que nous sommes différents musicalement.

Didier : Nous sommes peut-être un brin plus énervé.

Sylvie : C'est difficile d'avoir un avis assez objectif. On nous a souvent comparés à eux mais je n'ai jamais trouvé de similitudes. T'en penses quoi ?

Jérôme : Je crois que Vanden Plas, par rapport à Headline, était plus orienté " métal progressif " sur leurs premiers albums. Sur Escape, la musique est plus groovy. Sur les derniers albums, chacun des groupes semble avoir trouvé une voie différente.

 

Parlons un peu de 'Voices of Presence' : comment s'est déroulée sa réalisation ?

Didier : Nous avons commencé à composer les morceaux et à réunir les trames en février. Nous avons fini les compositions au mois de juin. , et l'enregistrement c'est fait en juillet.

Sylvie : Avec un peu de vacances en août.

Didier : Nous avons repris en septembre et fait le mix en octobre. En tout, ça fait 3 mois d'enregistrement.

 

Vous avez repris Queensrÿche, Yes, Judas Priest, Pink Floyd : ce sont là vos influences ?

Christophe : Oui, mais à part Queensrÿche que l'on a tous en commun, chacun a des influences assez différentes.

Didier : Pink Floyd et Yes, c'est surtout Christophe et Sylvie. Judas Priest en revanche, c'est surtout moi. Dirk, le batteur, c'est plûtot l'extrême comme Strapping Young Lad, Cannibal Corpse, etc…

Jérôme : Il y a des passages très rapides dans l'album, comme sur " Seven ".

Didier : Là, on l'a fait un peu exprès, on était parti pour délirer…

Christophe : Dirk à l'habitude, lorsqu'il y a un peu de blanc dans les répétitions, de se mettre à jouer ce genre de chose un peu " Grind ".

Didier : Et vu que c'est un morceau qui est né en répétition, voilà le résultat.

 

Pour vous, un beau visuel pour vos albums, c'est important ?

Sylvie : Didier est dingue des belles pochettes et Christophe est fou de vidéo et de tout ce qui se rapporte au visuel.

Didier : Mon autre grande passion en plus de la musique, c'est la photo. Je suis toujours un peu nostalgique de certaines belles pochettes de vinyle.

Jérôme : Donc vous participez directement à la conception de la pochette

Didier : Oui, pour " Escape " et le EP, on avait fait ça avec des photos avec l'aide d'un copain graphiste. Pour " Voices ", nous avons travaillé avec Isabel d'Arsenic, mais nous avons toujours amené quelques photos.

Sylvie : Elle a dit que nous étions les seuls, avec Andi de Vanden Plas, à s'être vraiment impliqué de cette manière.

Didier : Si tu fais une musique qui développe des ambiances, c'est dommage de ne pas exploiter les techniques modernes pour le visuel. Ça fait partie des choses sur lesquelles nous faisons attention.

 

Un " Voices thru the Land ", c'est prévu au programme ?

Christophe : (rires) Nous n'y avons pas encore pensé, mais je crois que ça serait trop logique et nous aimons bien réserver une part de surprise.

Didier : On fera sans doute quelque chose de différent.

Sylvie : Peut-être un live. Si on a de bons enregistrements de la tournée, pourquoi pas ?

 

Quels sont les réactions par rapport aux derniers albums ?

Didier : Plutôt bonnes. D'ailleurs nous avons vu la chronique sur ton site, nous sommes toujours en attentes des commentaires concernant notre musique. Les gens sont un peu surpris dans l'ensemble. Pour toi c'est différent, tu étais venu aux concerts et tu connaissais un peu la direction que l'on envisageait pour l'album, mais pour ceux qui en était resté sur la version du groupe sur 'Escape', le fossé entre les deux albums est très important.

Christophe : Même si le son se rapproche davantage de la scène, l'ambiance générale de 'Voices of Presence' est plus sombre que sur 'Escape'. Je ne sais pas ce que tu en penses…

Jérôme : Je trouve que c'est à la fois plus Heavy sans le côté un peu léger des anciennes compositions. Et puis tous ces arrangements sur le dernier album…

Christophe : Avec Didier nous sommes fans de musique de films. On a étudié un peu la manière dont fonctionnait ce genre de musique, le mélange entre les synthés et les instruments classiques, comme l'a fait James Horner, sur les musiques de 'Braveheart' et 'Titanic'.

Didier : Ce mélange est nécessaire pour avoir une dynamique qui soit propre au rock. C'est certain qu'en concert si tu mets 40 violonistes ça sonne très bien, mais pour le rendre sur un album, c'est techniquement assez difficile.

Christophe : Cela dit, chez Metallica, ils ne se sont pas trompés, Michael Kamen, c'est vraiment un bon.

Jérôme : Dans le même, Rage avait fait un peu la même chose en 96 en reprenant leurs anciens titres en version symphonique sur l'album 'Lingua Mortis'.

Didier : Je crois même que Michael Kamen a bossé avec Queensrÿche sur certains passages d'Operation Mindcrime.

Jérôme : Nous allons arrêter là, merci de m'avoir accorder cette interview, je vous souhaite beaucoup de succès avec le dernier album.

 

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