Heavenly
Interview
Frédéric Leclercq
Le 20 août 2001

Enorme fut la surprise avec l'arrivée de Coming From The Sky : un Speed Metal mélodique de haut niveau "Made in France". Une tournée avec Stratovarius et Silent Force et un remaniement de line-up plus tard, le groupe revient avec un nouvel album pour faire encore plus fort : nous en avons discuté avec le nouveau guitariste, Frédéric Leclercq.

Jérôme : Quel-est ton parcourt musical et comment es-tu arrivé dans le groupe ?

Fred : J'ai étudié le piano quand j'étais jeune pendant 2-3ans au Conservatoire, puis 1 an et demi de cours particuliers en guitare avant de faire divers groupes... plus récemment j'étais le guitariste-chanteur d'un groupe de Heavy-Black, que j'ai quitté pour pouvoir me consacrer à Heavenly !
Au départ, j'avais dépanné le groupe pour la tournée : ils cherchaient un claviériste, et ça me donnait l'opportunité de faire la fête pendant 15 jours : je prends ! :). C'est alors que Chris est parti et tout naturellement, puisque j'étais resté en contact avec le groupe, je me suis retrouvé guitariste !

Jérôme : Quels sont tes influences principales et quels groupes actuellement t'intéressent le plus ?

Fred : Pour les influences, je citerai Iron Maiden, Alice Cooper, Pestilence, Europe, Yngwie Malmsteen, Scorpions période Uli Jon Roth, Judas Priest, Mötley Crüe, Morbid Angel, Cradle Of Filth… la liste est longue :). Les groupes actuels… Krisiun, Nevermore, Symphony X… en fait je n'achète plus trop de CD récents, plutôt des trucs genre "Best of Saxon" ou "MSG-Assault Attack" :)

Jérôme : Comment ce sont déroulé les premiers pas de Heavenly sur scène, notamment en première partie de Stratovarius ?

Fred : Bah... on n'était pas terrible sur scène, pas vrai? :)
Disons que nous n'étions pas assez entraînés, qu'il y avait pas mal de pépins, mais à la fin de la tournée ça a commencé à bien le faire. On apprend de toute façon beaucoup de choses quand on tourne avec des groupes comme Silent Force ou Stratovarius, qui sont excellents sur scène ET sur album.

Jérôme : Quelles sont les raisons des départs de Chris Savourey et de Laurent Jean ?

Fred : Laurent a quitté le groupe avant la première tournée, sans doute pour divergences musicales. En fait pour être franc je ne me suis jamais attardé sur le sujet... désolé pour ceux qui veulent entendre des histoires croustillantes, il n'y en a pas :))
Chris a quitté le groupe une semaine avant le début de l'enregistrement, il n'était plus tellement motivé par l'aventure Heavenly et a préféré tenter sa chance ailleurs. Il n'était pas foncièrement Heavy-Metal, mais plutôt issu de la scène hard-rock des 80's. De plus, la différence d'age fait que parfois nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes, et ce décalage à peut-être fini par le lasser.

Jérôme : Comment Alex Beyrodt a t-il fini par se retrouver en invité sur l'album ?

Fred : Comme tu le sais, nous avons fait la tournée avec Silent Force, et nous sommes
restés en contact avec eux. J'étais souvent en relation avec Alex, et quand est venue l'idée d'avoir un invité sur l'album, on s'est plutôt fait plaisir en invitant un pote. A la base, il devait y avoir 4 ou 5 guitaristes et je ne devais pas m'occuper des solos, mais je bossais quand même dans mon coin, me disant qu'il faudrait de toute façon que j'en fasse sur scène, des solos, et je prenais soin de laisser la porte entrouverte :). Divers désistements et le groupe qui a apprécié mes solos font que j'ai fini par faire tous les solos, sauf les trois d'Alex! CQFD :).

Jérôme : Comment c'est passé la "fabrication" de ce nouvel album (composition, enregistrement, mixage...) ?

Fred : Ben a composé l'intégralité de l'album, la batterie a été enregistrée au Jailhouse Studio au Danemark, avec Tommy Hansen et le reste à Paris dans notre studio. A la mi-juin, nous sommes repartis au Danemark pour mixer l'album pendant 2 semaines... et voilà!

Jérôme : As-tu beaucoup participé ? Quelle est la part du travail de chaque musicien ?

Fred : J'ai aidé à enregistrer de temps en temps, même si c'était surtout le boulot de Ben et Max. Je me suis chargé de toutes les guitares et de toutes les chorales, je les ai mises en forme et j'ai fait quasiment l'intégralité des voix. Ben c'est occupé du chant et des orchestrations, Max la batterie et P.E. de la basse.

Jérôme : Quel est l'ambiance au sein de Heavenly ?

Fred : Nul! Je les hais, ils me détestent, on se tape tous dessus... non, on s'entend vraiment vraiment bien, c'est cool ! Nous sommes tous sur la même longueur d'onde, nous avons à peu près le même age… tu te rends compte, j'ai 23 ans et je suis le plus vieux !

Jérôme : Comment se déroulent les prises de décisions ?

Fred : Quand il y a un choix à faire, nous en parlons tous ensembles et essayons de rendre tout le monde content. Il faut savoir faire des compromis parfois : pendant l'enregistrement, nous avons préféré essayer et peut-être effacer par la suite plutôt que se braquer et dire tout de suite "non!"!

Jérôme : La presse internationale a trouvé que le premier album ressemblait beaucoup à du Helloween, le choix du producteur et du son ne va t-il pas les conforter dans leur opinion ?

Fred : Sûrement, le fait d'avoir Tommy Hansen est surtout au départ un choix de Noise (la maison de disque), et on doit dire que c'est un très bon choix : Tommy est une presonne charmante qui prend toutes les remarques en considération. Il a fait un boulot fantastique et comme on ne change pas une équipe qui gagne, mon petit doigt me dit que le prochain album risque d'être encore mixé chez lui! :).

Jérôme : Quel sont les premières réactions au sujet de l'album (l'avis de Tommy Hansen, de Noise Records, des journalistes….) ?

Fred : Nous n'avons que des bonnes réactions, même s'il est encore trop tôt pour en parler, toutes les personnes qui ont écouté l'album remarquent les progrès. Noise est ravie, Tommy trouve l'album très bien, et les journalistes... je ne sais pas encore, on ne les a pas tous rencontrés ! :).

Jérôme : Comment avez-vous réagit au choix du producteur ?
On n'allait pas refuser! C'est quand même Tommy Hansen ! Nous l'avons gavé de questions, nous avons même pu écouter le master de "Walls of Jericho", c'était excellent ! Je dois préciser que nous sommes co-producteurs de l'album, l'essentiel ayant été enregistré à Paris.

Jérôme : Vu que tu n'avais pas participé au premier album, quel est ton avis sur celui-ci et en quoi Sign Of The Winner est t-il différent ?

Fred : Mmmm... il y a de bons morceaux sur le premier album, mais il sonne vraiment
trop Allemand à mon goût ! :). Le son est pas mal, mais je préfère de toute façon Sign of the Winner, non pas parce que j'y participe, mais parce que les morceaux sont plus matures, mieux construits, et nous avons mis des chœurs plus travaillés et moins "criés". On peut aussi noter des changements à la guitare, puisque Chris et moi n'avons pas le même style. La voix de Ben est beaucoup plus présente, il a pu chanter comme il le désirait et tout cela contribue à rendre Sign of the Winner meilleur que Coming from the Sky, je pense.

Jérôme : Sais-tu combien d'exemplaires de Coming From The Sky ont été vendus dans le monde ? Quels sont les pronostiques pour Sign Of The Winner ?

Fred : Pour Coming From The Sky, nous en avons vendu environ 18000 ,ce qui est pas mal pour un premier album. Pour Sign Of The Winner, euh....on aimerait au moins doubler ce chiffre... je ne sais pas trop, on ne peut malheureusement pas prévoir !

Jérôme : Perçois-tu une évolution de la scène française ?

Fred : Je ne sais pas si on peut parler d'évolution, il y a toujours eu des groupes qui marchaient bien, dans les 80's : Trust, Vulcain, Warning, Sortilège. Dans les 90's, c'était Loudblast, Massacra, Agressor et maintenant, il y a Adagio, Seth, Carnival in Coal. Il y a toujours eu de bons groupes en fait !

Jérôme : Beaucoup de nouveaux groupes semblent émerger dans l'hexagone, comment se passent les relations entre les groupes ? Y'a t-il une sorte d'esprit de compétition ?

Fred : Je pense qu'il y a sûrement une sorte d'esprit de compétition, mais pas seulement au niveau hexagonal, c'est partout la même chose, pas plus ici qu'ailleurs. Il n'y a pas de jalousie, il y a surtout du respect. A vrai dire, je ne connais pas non plus tous les groupes français, mais quand il m'arrive d'en rencontrer, je pense plutôt à boire un coup avec eux et déconner plutôt que parler chiffres de ventes! :)

Jérôme : Un dernier mot pour conclure ?

Fred : Nous sommes impatients de vous rencontrer sur le Tour of the Winner 2001 avec Edguy...venez nombreux, on boira des coups !!! :-).


 

 

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