Evergrey
(Inside Out/NTS)

The Great Deceiver / End Of Your Days / As I Lie Here Bleeding / Recreation Day / Visions / I'm Sorry / Blinded / Fragments /
Madness Caught Another Victim / Your Darkest Hour / Unforgivable

Style : Power/prog Metal
Site officiel : http://www.evergrey.net

Evergrey est incontestablement sur la pente ascendante, et c'est dire si ce nouvel album est attendu autant par les amateurs de métal progressif que par l'ensemble des fans de métal tant l'orientation artistique développée sur In Search Of Truth semblait consensuelle.

C'est alors que dès l'intro de The Great Deceiver, l'auditeur non averti peut penser qu'il y a erreur sur la marchandise avec cette intro digne de Malmsteen et un chant inhabituel, mais quand vient le refrain et les claviers distillant toujours cette atmosphère sombre, c'est toujours du Evergrey ! Les leaders sont reconnaissables à leur capacité de se renouveler et ce Recreation Day le montre ici clairement. La marque de fabrique est toujours là, les vocaux agressifs et néanmoins très lyriques, les atmosphères étranges et inquiétantes…mais à cela s'ajoute une densité instrumentale composée de beaucoup de parties solos, des riffs très mordants et de rythmes plus soutenus, laissant moins la part à la mélancolie de In Search Of Truth et davantage de place à l'énergie. Cette énergie est en partie due à une production excellente (Andy Laroque, et mixé aux studios Fredman par Fredrik Nordström), ce qui était le point faible du précédent album, mais les progrès au niveau des compositions de In Search Of Truth sont bien reconduits : le groupe obtient un équilibre bienvenu entre parties progressives riches d'idées et de véritables refrains accrocheurs donnant toute latitude au superbe chant plein de feeling de Tom S.Englund. A cela s'ajoute un artwork haut de gamme de l'ensemble du livret (Mattias Norèn, l'artiste responsable du booklet de Star one).

Evergrey emprunte à tous les style de métal (prog, gothique, mélodique) tout en proposant un genre pourtant très cohérent, une sorte de prog métal emprunt de violence et de désolation, assez inédit. Au fil des albums, l'émergence d'Evergrey en tant que formation majeure ne fait plus aucun doute : mais que faudra t-il pour faire encore mieux la prochaine fois ?

 


Helloween - Rabbit Don't Come Easy
(Nuclear Blast)

Just A Little Sign / Open Your Life / The Tune / Never Be A Star / Liar / Sun 4 The World / Don't Stop Being Crazy /
Do You Feel Good / Back Against The Wall / Listen To The Flies

Style : Speed Metal mélodique
Site officiel : http://www.helloween.org

Après un premier coup d'œil sur les crédits de chaques chansons, Helloween, malgré ses nouveaux arrivants, demeure un groupe relativement démocratique : le nouveau guitariste Sascha Gerstner (ex-Freedom Call) est même crédité sur trois titres, chose qui, à une première vue, aurait de quoi surprendre. Ce recrutement semble afficher une volonté de recentrer le style tout en mettant un frein à l'expérimentation après l' inégal et contesté The Dark Ride, qui fût alors même dénigré par le guitariste historique du groupe, Michael Weikath…

Je crois que l'on peut remercier les démissionnaires, partis faire l'excellent album de Masterplan, laissant les autres faire ce qu'ils savent faire le mieux : nous saisissons maintenant toute la signification du recrutement très avantageux de Sascha Gerstner (ex-Freedom Call) ce jeune garçon signe ici trois des meilleurs morceaux de l'album (un Open Your life rentre-dedans, l'épique Sun For The World et le fantastique Listen To The Flies). La livraison 2003 des citrouilles est un best of du meilleur de l'époque Deris, entre la puissance de Liar façon Better Than Raw, la mélodie typiquement helloween de The Tune à la "Mister Torture" en passant par un léger et fun Never Be A Star très "Perfect Gentleman". La production de Charlie Beaufeind (Rage, Blind Guardian, Hammerfall...) est énôôôrrme, le chant d' Andy Deris parfait, les solos efficaces, le rythme d'enfer…ouahhhh !

Quel plaisir cet album et quel retour fracassant ! Même si à mes yeux il est important qu'un groupe fasse ce qu'il veut, sans subir systématiquement la pression des fans au risque de s'auto-plagier, je ne peux qu'applaudire ce retour fracassant avec cet album pourtant très classique mais doté d'une production actuelle et une hargne dont je ne pensais plus le groupe capable. Il est temps cette fois d'oublier cet autre groupe et ses "Keepers", dont la courte carrière ne peut s'immiscer éternellement entre les fans et le Helloween actuel : ce nouvel album est la meilleure des thérapies pour ce mal si difficile à affronter qu'est le passé. Bénits soient les démissionnaires et l'électrochoc qu'ils ont causé car cette histoire de lapins est de loin ma préférée de l'ère Deris.

 


Masterplan
(AFM/NTS)

Spirit Never Die / Enlighten Me / Kind Hearted Light / Crystal Night / Soulburn / Heroes / Sail On / Into The Light /
Crawling From Hell / Bleeding Eyes / When Love Comes Close


Style : Power Metal mélodique
Site officiel : http://www.master-plan.net

Tout le monde en parle : le premier album des dissidents d'Helloween, R.Grapow et Uli Kush, qui ont, au passage, opéré un rapt en règle du chanteur de Ark, l'homme dont le nom est sur toutes les lèvres depuis une paire d'années : Jorn Lande. Evidement, pour cet horrible complot du grand capital pour extorquer l'argent des masses laborieuses, rien n'a été négligé, comme la production, confiée à Andy Sneap (Nevermore), spécialiste des gros son, et Mikko Karmila (Stratovarius, Edguy, Nightwish). Pour assurer le coup, Mike Kiske (ex-Helloween) est venu chanter avec Jorn sur Heroes, ce qui constitue à mon sens, la seule faute de goût de l'album. En effet, pourquoi s'efforcer de garder des vestiges du passé aussi bienvenues que des fraises sur une pizza : la recette Masterplan n'est-elle pas meilleure "nature" ?

Pourtant, Masterplan se démarque du speed mélodique par le style de chant plus rock, proche de celui de David Coverdale, moins de solos, de mélodies faciles (sur la plupart des morceaux...), plus de riffs, et même si une bonne partie des morceaux sont encore assez rapides (Spirit Never Die, Kind Hearted Light, Heroes, Sail On, l'excellent Crawling From Hell), la tendance est à la puissance plus qu'à la vitesse et l'on redécouvre le batteur Uli Kush dans une grande variété de situation. Et sur les chansons mid-tempo, c'est que du bonheur : Enlighten Me, Crystal Night, Soulburn, Into The Light, Bleeding Eyes Jorn Lande pourrait avoir trouvé son groupe finalement, probablement trop talentueux pour demeurer inaccessible à une bonne partie des fans de metal mélodique, rebuté par l'exclusivité de Ark.

Cet album est ce que nous pourrions qualifier de "chef d'œuvre imparfait" : la perfection attendra sans doute le second album, lorsque le chanteur pourra travailler sur les compositions, cela n'ayant pas été le cas sur cet album : n'oublions pas qu'il a remplacé Russel Allen (Symphony X) au dernier moment.

 


Stratovarius - Elements Pt.I
(Nuclear Blast/NTS)

Eagleheart / Soul Of A Vagabond / Find Your Own Voice / Fantasia / Learning To Fly / Papillon / Stratofortress / Elements / A Drop In The Ocean

Style : Metal mélodique/symphonique
Site officiel : http://www.stratovarius.com

Finalement, pour avoir fait un break d'un an, ils sont revenus assez vite les Stratovarius, on ne rigole pas avec les délais en Finlande. Infinite, le dernier album en date avait fait preuve d'une plus grande variété dans les tempos et les ambiances qu'a l'accoutumé chez le groupe, une évolution salvatrice au regard d'une certaine stagnation artistique. Le groupe semble maintenant l'avoir définitivement compris en approfondissant le changement sur le premier volet d'une oeuvre dont la seconde partie est prévue pour la fin de l'année 2003.

Au strict niveau des compositions, Stratovarius n'est pas le genre de formation à prendre de réels risques et assure le minimum syndical en ce qui concerne le single de lancement (Eagle Heart), passe-partout à la Hunting High And Low, en moins bien. Il reste aussi les titres speed, la sorte de mélange de Malmsteen et d'Helloween que nous connaissons bien avec Find Your Own Voice, Learning To Fly et l'instrumental Stratofortress mais il faut avouer que nous ne sommes pas au niveau d'un Speed Of Light ou d'un Father Time. De plus sur ces titres, certaines envolées vocales paraissent incertaines, chose curieuse alors que le reste des éléments de l'album (son, guitares, batterie…) respirent la rigueur nordique. Finalement, le plus important est ailleurs, sur les titres lents qui composent les 2/3 de l'album en durée : un orchestre symphonique, un vrai de vrai, qui fait franchement décoller les titres comme Soul Of A Vagabond ou Fantasia. Element Part 1 redéfini une nouvelle fois le "son strato" et laisse cette fois loin derrière les adeptes de ce genre de production (Nightwish, Sonata Arctica…), car en conservant le côté clair et puissant du genre, l'aspect synthétique s'en trouve fortement diminué au bénéfice d'un son plus chaleureux, que l'on doit davantage au talent de Jorg Michael qu'a celui d'un Macintosh.

Par conséquent, le groupe semble déchirer entre suivre sa propre voix et entre contenter ses fans : d'une part un manque de saveur relatif sur les compositions habituelles du groupe, et d'une autre part l'excellence des titres lents et symphoniques. Avec un peu plus de courage artistique, l'album aurait été moins inégal mais la production exceptionnelle fait qu'il ne s'agit pas d'un album de plus mais d'une réelle avancée.

 

 


Invictus - Black Heart
(LMP)

Depression Part 1 / Depression Part 2 / Whispers / Redemption / Miracle / Burn 7 / The Strongest / Since The Day / Wonderland / The Ancestor / Car Crash / The Choice

Style : Power Metal mélodique
Site officiel : http://invictus.metal.free.fr

Certains se sont demandé pourquoi une bannière sur cet album trônait en si bonne place en page d'accueil, c'est simplement que j'ai été soufflé par la qualité du premier album d'Invictus.

Pour ce premier pas, il n'est point question ici de production au rabais car avec l'enregistrement/mixage de Didier Chesneau (Headline) et la masterisation de Sascha Paeth (Shaman, Rhapsody), ils ont obtenu un son assez naturel (une belle batterie) et bien puissant. Les arrangements sont très évolués et les chœurs sont splendides (Whispers). Pourtant l'élément le plus remarquable, c'est le chant de Fréderic Glo, mixé très en avant, pour une raison simple : il est terrible ! Ce style de vocaux médiums dont le timbre pourrait faire penser à celui d'Andy Deris (Helloween) mais en plus rock et moins lyrique : cela semble être la dernière tendance en la matière avec les sorties cette année de Masterplan et Evergrey. Il met en valeur des compositions étonnamment matures, très accrocheuses, sans pour autant que les refrains soient téléphonés, et possédants une endurance à toute épreuve, se bonifiant même au fils des écoutes. Les interventions du guitariste Mikaël Fitrzyk sont réellement intenses, pouvant faire penser au style de jeu nerveux des deux derniers Sinergy en solos, même si la production l'a pénalisé un peu sur la rythmique. Le tandem rythmique avec le bassiste Nicolas Acard et Raphaël Léger, le nouveau batteur franchement doué, emmènent chaques titres à 200 à l'heure à deux exceptions près : un mid-tempo, Miracle, magnifique et tout en ambiance façon Kashmir de Led Zep (avec un solo plein de feeling), ainsi qu'une non moins magnifique ballade (Since The Day) où le chant crée un climat particulièrement émotionnel. Après de nombreuses écoutes, difficile d'extraire les meilleurs titres tant la volonté du groupe semble d'avoir évité tout remplissage.

Au-delà des clichés de la pochette et du nom de l'album, ce premier assaut et bien plus subtil et n'est pas aussi conventionnel qu'il n'y paraîtrait aux premiers abords, et s'il restera sans doute des choses à améliorer pour peaufiner leur style et leur son pour le prochain album (qui serait déjà en cours de composition), cela fait très longtemps qu'une formation *vraiment nouvelle* m'ait fait cet impression. Le Heavy Metal actuel étant devenu un monde de valeurs sures peuplé d'anciens groupes peut enclins à céder leur place (Helloween, Rage, Manowar), de all-stars bands (Avantasia, Masterplan, Star One) au succès annoncé, et souvent accompagnés d'une grosse artillerie symphonique (les nouveaux Grave Digger et Stratovarius) : des niveaux de production, de direction artistique et d'outils promotionels avec lesquel les petits budgets des "bleus" ont bien du mal à rivaliser.

 

 


Sonata Arctica - Winterheart's Guild
(Spinefarm/NTS)

Abandoned, Pleased, Brainwashed, Exploited / Gravenimage / The Cage / Silver Tongue / The Misery / Victoria's Secret / Champagne Bath / Broken / The Ruins Of My Life / Draw Me


Style : Speed Metal ultra mélodique
Site officiel : http://www.sonataarctica.com

Jouissant d'un succès très important au Japon et plus qu'honorable en Europe, Sonata Arctica est devenu en trois albums un des plus importants groupes de Speed Metal mélodique, même si le succès n'est pas encore tout à fait à la hauteur du grand frère Stratovarius. Pour tout vous dire, j'attendais ce nouvel album les couteaux tirés, déterminé à être sans pitié vers ceux qui s'engouffrent derrière Stratovarius en les laissant prendre les risques artistiques, se contentant d'en reprendre les grandes lignes, même si le résultat apparaît souvent très convaincant.

Depuis le début de leur carrière, et avec ce troisième Ecliptica, ils font preuve d'une frilosité étonnante pour un très jeune groupe qui devrait potentiellement déborder de créativité et d'audace. Mais seulement les mélodies imparables et les belles chansons très accrocheuses m'ont à nouveau aisément désarmé. Si sur scène le chant de Timo Kotipelto est de très loin supérieur, le chant de Tony Kakko sur album, et plus particulièrement sur Winterheart's Guild est de loin plus juste et ne craint apparemment aucune montée dans les aigus (Abandoned…). Mais le point fort de Sonata, c'est surtout les mélodies, que certains pourront qualifier de faciles, mais que je considère comme diaboliquement efficace, comme par exemple sur une très belle ballade The Misery ou les rapides The Cage et Champagne Bath. La production est un peu moins aseptisée que sur Silence, mais globalement reste la même, ce qui est assez regrettable, de l'avis même du groupe (voir le Hard Rock n°89) ce qui implique que ça devrait changer prochainement.

Même si le style reste identique aux deux premiers albums, Sonata Arctica est loin de s'essouffler comme d'autre jeunots issus de la même scène et cette lente montée en puissance pourrait très bien un jour déboucher sur des œuvres majeures. Cette attente aura de toute manière le mérite d'être douce, des albums comme Winterhart's Guild, je suis prêt à en écouter bien d'autres.

 

 


Seven Witches - Passage To The Other Side
(Noise Records)

Dance With The Dead / Mental Messiah / Johnny / Apocalyptic Dreams / Fever In The City / Betrayed / Last Horizon / Nature Wrath / Wasted / Passage To The Other Side

Style : Heavy/Power Metal
Site officiel : http://www.sevenwitches.net

Après la première chanson téléchargeable du site de Luca Turilli, Prince Of The Starlight (disponible aussi sur le sampler de LMP), l'heure était tout de même à la déception. En effet, utiliser ce titre sans saveur pour engager la promotion d'un groupe, c'était plutôt inquiétant pour le reste de l'album. Heureusement que le single Demonheart arrive à point pour rassurer les fans : non seulement ce titre est excellent mais la seconde chanson de ce mini CD, Phophet Of The Last Eclipse est aussi bonne et Black's Realm Majesty est dans la droite lignée du précédent album, King Of The Nordic Twilight. Ouf !

 

 

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