Hammerfall Changement de fusil d'épaule pour Hammerfall, le groupe le plus allemand de Suède a finalement compris que c'est en Europe qu'on sait toujours le faire, le résultat de l'enregistrement à l'autre bout de la planète de Renegade n'ayant pas tout à fait eu le résultat escompté pour un budget énorme. Donc rien ne vaut un enregistrement à la maison (enfin en Espagne, Allemagne et Pays-Bas :-)) par probablement celui qui restera le producteur de l'année : Charlie Bauerfeind (Blind Guardian et Rage en 2002). Il va sans dire que le son pour des compositions très basiques nécessite une très grande attention et c'est avec une certaine délectation que s'écoulent les premiers titres de cet album : des guitares énormes, un son plus naturel que sur Legacy Of King, bien plus riche que celui de Glory To The Brave et beaucoup plus puissant que celui de Renegade. Les churs sont véritablement martelés, les mélodies un peu moins téléphonées (enfin, ça reste du Hammerfall :-)) et la voix de Joacim Cans est encore en progression, presque au top. Le guitariste soliste a encore peaufiné le superbe son très chaleureux de chacune de ses interventions et signe encore une fois un très bel instrumental plein de feeling (In Memoriam). Avec Riders Of The Storm, Hearts On Fire, Trailblazers, y'a encore de quoi chanter sous la douche, mais il y a encore quelques petites choses assez croustillantes, comme l'épique Angel Of Mercy (la reprise de Chastain) façon Warlord et le final Heroes Return bien speed avec un refrain galopant avec des hoohoohohoooo pour les concerts. Donc aux dernières nouvelles, Hammerfall fait toujours du Hammerfall, un style peut-être sans génie mais ils le font très bien ! En tous cas je n'ai pas souvenirs de m'être autant enthousiasmé par les précédentes réalisations de nos Templars Of Steel (même avec Glory To The Brave).
Yngwie
J. Mlamsteen - Attack !! C'est encore avec la perspective de subir plus que de savourer le nouvel album de Yngwie Malmsteen que j'ai débuté l'écoute d'Attack, le nouvel album. Un rituel habituel qui commence toujours sur une note d'espoir pour finalement revenir à une triste réalité depuis la fin des années 80 : un nouvel album de Malmsteen est toujours un peu moins bon que le précédent mais sûrement meilleur que le suivant. Quelque part, le fond semblait être atteint avec War To End All Wars et le changement de label européen du virtuose pouvait peut-être susciter un sursaut d'orgueil de sa part (même s'il n'en manque pas vraiment ). Les premiers éléments qui transforment un peu cette corvée annuelle en un réel plaisir, c'est la production qui, sans être vraiment exceptionnelle, est bien meilleure que celle des deux derniers albums, et les compositions, qui s'avèrent beaucoup plus accrocheuses que d'habitude (Valhalla, Touch The Sky ). Le disque a encore été composé entièrement par Yngwie et le maître a aussi joué les parties de basse (superbes ) et chante même plutôt bien avec sa grosse voix façon Hendrix sur un Freedom Isn't Free très bluesy. Le changement de chanteur n'est pas vraiment flagrant, Dougie White (Rainbow, Nostradamus, Cornerstone) ne chante pas du tout comme d'habitude et semble contraint d'imiter Mark Boals, avec un timbre de voix plus grave. Au point de vue "guitare", même si les solos de Malmsteen sont assez inspirés de lui-même (Baroque & Roll par exemple, ressemble parfois beaucoup à Far Beyond The Sun), ils sonnent de manière plus propre et plus énergique. Le pari de cet album pourrait être aussi celui de détenir le nombre record de notes de guitare, la durée et la rapidité de certains solos sont proprement hallucinants. La tendance revient aux titres plus directs et variés sans le côté progressif un peu fatigant de Wars et Alchemy avec à la clef deux instrumentaux particulièrement sympas. Cela fait bien plus de dix ans (depuis Eclipse en fait) qu'un album d'Yngwie n'a jamais été à pareille fête et même si des tonnes de clichés et d'auto plagiats sont en renfort, les adeptes retrouveront enfin un album qui n'est pas exclusivement destiné aux inconditionnels fans japonais du Suédois.
Firewind est le véritable groupe de Gus G., le jeune guitariste grecque de 21ans dont nous avons pu apprécier le talent sur le premier album de Dream Evil, le groupe de Fredrik Nordstrom. Produit par David T. Chastain, l'album a été mixé et masterisé par Fredrik dans son studio (le fameux studio Fredman), échanges de bons procédés, la production plutôt puissante sonne crûment. Le style de Firewind n'a rien de révolutionnaire, une sorte de Malmsteen en version Power Metal rageur avec un chant entre celui de Graham Bonnet (Rainbow, MSG, Alcatrazz, Impelliteri...) de Rock 'n' Rolf de Running Wild, mais l'exercice est très bien exécuté avec quelques bons moments de guitares notamment sur Firewind Raging où le solo m'a cloué sur place. Le groupe compte d'ailleurs deux membres de Kenziner : le chanteur Stephen Fredrick et le batteur Brian Harris. La reprise de Scorpions est assez bonne et cela fait penser que le nom du groupe s'est peut-être inspiré par la chanson du même non de la carrière solo de Uli Jon Roth (ex-Scorpions), dont l'influence sur ce jeune guitariste est parfois notable. Nous avons là un premier album assez réussi qui aurait pu être excellent avec un grain de folie en plus. En tous cas, chapeau pour l'interprétation à tous les niveaux.
Avantasia
- The Metal Opera Pt.II Voici
donc le second volet de The Metal Opera de Avantasia,
le projet solo de Tobias Sammet (Edguy)
et je vous invite à lire la chronique du premier
volet. En effet, les deux chapitres ont été enregistrés
en même temps comme l'atteste le titre The Final Sacrifice,
que l'on trouve ici en version identique à celle du single
sorti avant la première partie (vous me suivez ? :-)). Nous avons
à faire exactement au même type de production, la surprise
en moins et un an et demi en plus. C'est un peu là où le
bas blesse, car nous sommes en face d'un effet de "déjà
entendu" assez fort et c'est dommage que les deux volets ne soient
pas sortis simultanément. C'est cependant avec plaisir que nous
retrouvons le frère Gabriel à travers une bonne poignée
d'hymnes de métal mélodique dont le merveilleux The
Seven Angels. Toujours interprété par quelques grands
chanteurs (David Defeis, Rob Rock, Kai Hansen
), j'attribue une mention
spécial pour Michael Kiske (Ex-Helloween) que j'ai réécouté
avec nostalgie et dont j'espére le meilleur pour son nouveau groupe,
qui devrait faire parler de lui en début de l'année prochaine.
Globalement ce second volet est peut-être un poil moins intéressant
mais cela n'enlève pas grand chose au fait que Tobias Sammet a
bien du talent.
Mob Rules - Hollowed Be Thy Name (SPV) Hollowed Be Thy Name / Speed Of Life / (In The Land Of) Wind And Rain / House Of Fire / Ghost Town / How The Gyspy Was Born / All Above The Atmosphere / Lord Of Madness / a.d.c.o.e. / Way Of The World Style : Metal mélodique Site officiel : http://www.mobrules.de Après un premier album (Savage Land) de Speed mélodique, sympathique mais peu mémorable, le groupe avait finalement décollé artistiquement avec Temple Of Two Suns et une bonne dose de belles chansons sous la direction du producteur Sascha Paeth, d'où la profusion d'arrangements futuristes et symphoniques. C'est toujours avec une touche d'Heavens Gate, de Angel Dust et un style Turilli en moins rapide et "joyeux" que se présente Hollowed Be Thy Name, avec une certaine émancipation vis-à-vis des ficelles de Sacha Paeth qui commençaient à devenir très reconnaissables. Le producteur renommé a vu sa participation particulièrement amputée, ne se chargeant plus que de l'enregistrement du chant et des claviers, le tout étant mixé au Bazement Studio par Markus Teske (comme le dernier Vanden Plas). Si l'excellent Temple Of Two Suns établissait les bases du style Mob Rules, le groupe sonne cette fois-ci de manière encore plus personnelle grâce à une production peut-être un peu moins bonne mais moins standard et plus cru. Bien que les compositions soient toujours variées, l'album passe souvent d'un mid-tempo Savatagien (How The Gypsy Was Born) à du Speed façon Helloween (Lord Of Madness), l'ensemble est plus homogène, sans sauter du coq à l'âne, ce qui donnait un effet "compilation" à Temple Of Two Suns. Pour finir, le chant haut perché de Klaus Dirk n'a peut-être rien d'extraordinaire mais il réussit à imprimer une certaine émotion, palpable sur House On Fire. Comme tout bon album qui se respecte, il est difficile d'extraire une chanson plutôt qu'une autre, mais le rythme trépidant et le refrain de Ghost Town est simplement craquant. Enfin, ce Hollowed Be Thy name contient dix perles de métal mélodique dont la qualité des mélodies et la richesse musicale font très vite oublier l'interprétation convenue de l'ensemble. La bonne surprise de la rentrée.
Dyslesia
- Years Of Secret Pour
être franc, j'aurais aimé dire que ce nouvel album des sympathiques
lyonnais marquait une avancée supplémentaire dans la carrière
du groupe mais ce n'est pas vraiment le cas, et principalement à
cause de l'emballage. Je ne parle pas de la pochette, qui est très
réussie, mais de la production que l'on pourrait qualifier de médiocre,
c'est à dire pas complètement catastrophique mais en dessous
de la moyenne de ce qui se fait actuellement en Europe. A partir de là,
il faut un peu de persévérance pour se rendre compte qu'en
effet, les compositions sont moins stéréotypées que
celle de Who Dares Wins, qu'elles sont plus efficaces que
sur le premier album (My Own Revolution) et que les progrès
à la guitare sont importants avec des rythmiques rugueuses, d'attrayantes
mélodies de bons solos. En revanche, le chant de Thierry Lebourg
est pour le moins incertain sur les passages en hauteur, et même
s'il reste satisfaisant sur les parties médiums, avec Denis
Ward, certaines de ces envolées lyriques ne seraient pas passées
Luca
Turilli - Demonheart Après la première chanson téléchargeable du site de Luca Turilli, Prince Of The Starlight (disponible aussi sur le sampler de LMP), l'heure était tout de même à la déception. En effet, utiliser ce titre sans saveur pour engager la promotion d'un groupe, c'était plutôt inquiétant pour le reste de l'album. Heureusement que le single Demonheart arrive à point pour rassurer les fans : non seulement ce titre est excellent mais la seconde chanson de ce mini CD, Phophet Of The Last Eclipse est aussi bonne et Black's Realm Majesty est dans la droite lignée du précédent album, King Of The Nordic Twilight. Ouf !
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